[A lire _ pour imaginer une société où la femme perdrait ses droits]
De quoi parle ce roman ?
Imaginez que demain, les hommes (re)prennent tous leurs droits aux femmes.
Imaginez que vous, les femmes, ne puissiez plus vous déplacer ou utiliser votre carte bleue comme il vous chante.
Imaginez une société où le rôle de mère porteuse (esclave sexuelle serait plus juste) est assigné à toutes les femmes fertiles célibataires.
Imaginez que tout soit normé, millimétré, encadré, surveillé.
Imaginez que ce demain dystopique ne soit peut-être pas si lointain.
« Il y a plus d’une sorte de liberté. La liberté de, et la liberté par rapport à. Au temps de l’anarchie c’était la liberté de. Maintenant on vous donne la liberté par rapport à. Ne la sous estimez pas. »
Mon avis sur ce livre
Ce roman d’anticipation est un véritable coup de coeur. Le scénario est bien trouvé et j’ai aimé le style de l’auteure dès les premières pages. Seul bémol toutefois : la narration décousue, dure à suivre au début. Par exemple : il n’y a aucun signe de ponctuation ni de retour à la ligne pour indiquer les dialogues ou changements de scènes. Les phrases s’enchaînent sans distinction entre les scènes au présent et celles dans le passé. C’est perturbant au début. Il faut un certain temps d’adaptation, mais ça vaut définitivement la peine. Croyez-moi. La plume enlevée de l’auteure pare les mots de notes poétiques.
« On avait dû y organiser des bals ; leur musique y traînait encore, palimpseste de sons non entendus, un style succédant à l’autre, […] boule de miroirs pivotante poudrant les danseurs d’une neige de lumière. »
« Parce que je vous raconte cette histoire je vous donne la vie. Je raconte donc vous êtes. »
Pourquoi le lire ?
- Pour les pages qui défilent à une allure folle. Pas étonnant qu’il ait été adapté en série.
- Parce que Margaret Atwood a écrit, il y a plus de 30 ans, un livre qui continue de faire réfléchir aujourd’hui sur la condition des femmes.
A éviter si…
- Vous avez peur de perdre pied dans la structure narrative (alternance passé-présent mentionnée au dessus)
À propos du livre
521 pages | Editions Robert Laffont – Pavillon poche |
Paru en 1985 en anglais | Traduit en 1987 en français
