[A lire _ pour réfléchir sur la société]
De quoi ça parle ?
Imaginez un futur sans déviance, sans violence, sous contrôle. Une société où chacun serait prédestiné à appartenir à une classe sociale précise dès l’état d’embryon. Où les centres d’intérêt, l’intelligence et le degré de soumission dépendraient de quelques gouttes versées dans une éprouvette et d’une bonne dose de conditionnement dès l’enfance. Imaginez un monde qui formerait des être vivants socialisés sous forme d’Alphas, Deltas… C’est précisément cette civilisation futuriste que nous dépeint l’auteur.
Ici, les Alphas sont beaux, instruits et destinés à être des élites. Les Deltas quant à eux auront une haine instinctive envers les livres. Dès leur plus jeune âge, on leur aura inculqué (à force de leçons à répétition) que s’approcher d’un livre entraine une secousse électrique. Ce conditionnement Pavlovien les fera détester la lecture et rester à leur rang inférieur. Parce qu’il ne faudrait pas que les Deltas puissent un jour ressentir le désir de s’instruire et potentiellement celui de se rebeller. Dans ce monde imaginé par Huxley chacun a sa place, sa tâche, son but. Sauf que ça a un prix. Celui de la liberté et du libre arbitre.
C’est dans ce contexte qu’on rencontre Bernard, un Alpha qui, de par son physique étrangement différent de ses pairs, se sent isolé et rejeté des autres Alphas. Il éprouve de la solitude et de la tristesse, sentiments qu’il n’aurait pas du ressentir ; tout étant fait dans cette civilisation pour abolir le malheur et les émotions trop fortes. Sa différence l’amène à prendre conscience d’être un individu à part entière.
Mon avis sur ce livre
Si j’ai trouvé la lecture des 40 premières pages un peu compliquée avec tous les termes inventés par l’auteur pour décrire la société, j’ai apprécié la suite. J’aime la vision de l’auteur qui nous fait remettre en question l’idée d’une société stable et sans malheur. A quelle fin ? Un bonheur lisse et fade sans passion ni émotions ? Non merci. Une très bonne lecture qui donne matière à réfléchir.
À propos du livre
300 pages aux Éditions Pocket | Paru en anglais en 1932 | Titre original : Brave New World