[A lire _ pour avoir la chaire de poule face à l’indicible]

De quoi parle ce roman ?

Comment Baptiste est mort ? Voilà. Tout est dit et pourtant rien ne l’est. Parce que vous ne savez pas ce qui s’est passé. Car Baptiste n’existe plus et pourtant il est encore là. Je vous perds ? C’est voulu. Ce livre est fait de non-dits et de manipulation. Pour comprendre le texte qui va suivre et qui va vous sembler énigmatique, je vous invite à ouvrir ce livre de toute urgence.

À ce stade, vous vous demandez sûrement qui est Baptiste ?

Baptiste est un enfant de 14 ans à qui l’on détruit toute forme d’avenir : il est enlevé par des djihadistes. Séquestré avec ses parents et ses deux frères. C’est un ado en guerre contre sa famille qui affiche son mépris pour les siens. Il hait son couard de père qui lui fait honte face aux ravisseurs. Il méprise sa mère et sa dévotion pour son Dieu entre les mains duquel elle remet leurs vies. Prier ne suffira pas, il le sait. Le seul être de sa famille qu’il aime c’est Louis, son tout petit frère, qu’il se sent le devoir de protéger et pour lequel il ferait tout. Absolument tout.

Mais Baptiste est mort.

Car Baptiste c’est sa vie d’avant. Avant le kidnapping. Quand il avait encore son insouciance juvénile. Envolée, son âme d’enfant ! Ses bourreaux y ont veillé. Seuls demeurent les souvenirs fugaces d’un avant. De Baptiste il ne reste qu’une enveloppe charnelle dans laquelle a pris vie Yumaï.

Yumaï est Baptiste. Yumaï hait Baptiste.

Mon avis sur ce livre

Pffiou… Excusez cette onomatopée revisitée mais j’ai retenu mon souffle pendant toute la lecture. Besoin de souffler. On lit ce livre comme on respire. Le récit est fait de pauses, de silences, d’hésitations. Des mots qu’on cherche à dire. Des bribes de souvenirs racontés de façon éparse. Certains sont tus, passés sous silence. Comment dire l’indicible ? Vous avez là un texte sublime tout en respirations. L’originalité de l’écriture est ce qui m’a le plus plu.

Pourquoi le lire ?

  • Pour l’originalité du texte : moitié interrogatoire, moitié souvenirs
  • Pour se laisser porter dans ce désert aride sans savoir où cela va vous mener

A éviter si…

  • Vous êtes dans un bad mood, ce livre est d’une grise tristesse
  • Vous abhorrez les livres sur le djihadisme et l’endoctrinement

À propos du livre

200 pages | Paru en 2016 chez Gallimard | Paru en 2018 chez Folio

Mon ressenti

rounded4 /5

La note des lecteurs Babelio

Et vous ?
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