[À lire _ pour l’intensité de l’histoire et la beauté du texte]
De quoi parle ce roman magnifique ?
Arrêtez-tout et ne cherchez plus votre prochaine lecture : vous l’avez là.
Ok, cette entrée en matière est un poil abrupte mais si vous saviez comme ce livre est puissant… Suivez-moi dans ces quelques lignes et jugez après s’il vous semble bon de vous lancer (j’ai envie de parier que oui).
RENCONTRE AVEC ROSE
Fille de paysans qui peinent à boucler leurs fins de mois, elle est séparée d’eux à 14 ans. Rose est innocente, pure et belle. Son destin, lui, ne sera pas de la couleur de son prénom.
SON PORTRAIT
Si je devais peindre Rose sur un tableau, j’y mettrais un ciel d’un gris mélancolique, une étendue d’herbes sèches couleur jaune paille pour le mensonge et la trahison. Le paysage serait par moucheté par endroits du vert de l’espérance. Puis il se teinterait de rouge, un rouge sang, avant de finir complètement noir et de couper court à tout espoir.
LE POUVOIR LIBÉRATEUR DES MOTS
Avec ce roman vous avez sous les yeux le testament de Rose. Elle jette les mots sur le papier comme ils lui viennent pour écrire, crier, « écrier » comme elle dit, cette vie de souffrances à laquelle elle n’était pas préparée.
LES THÈMES ABORDÉS
On y trouve des drames, de l’amour, les liens puissants qui unissent les parents à leurs enfants, de la manipulation, une forme d’esclavagisme, le contrôle du corps de l’autre, la violence, la mort, les secrets, la famille, le besoin de vivre, de survivre, de donner vie.
BEAUTÉ DE L’ÉCRITURE
Dès la première ligne j’ai été frappée par la finesse des mots. Complètement happée par la tournure des phrases et par cette langue si bien maîtrisée. Je vous laisse juger avec cet extrait.
« Les mots […] sont des habits de tous les jours qui s’endimanchent parfois afin de masquer la géographie profonde et intime des peaux ; les mots, une invention des hommes pour mesurer le monde. »
LE MOT DE LA FIN
Que dire de plus pour vous convaincre ? Voyez, même si j’ai deviné plusieurs pans de l’histoire avant le dénouement (chose dont j’ai horreur d’habitude !) ça n’a pas entaché mon plaisir de lire. Voyez-vous, le talent de l’auteur surpasse tout. Dernier détail : je vous mets en garde tout de même, il faut avoir le coeur bien accroché. L’histoire est très dure. Mais l’écrit est divin.
Pourquoi le lire ?
- Pour la force qui en émane et nous tient en haleine pendant plus de 300 pages.
- Franck Bouysse sait manier les mots et il le montre à travers une écriture des plus exquises. La dureté du livre est supplantée par la beauté du texte.
A éviter si…
- Les mots viols et tortures (et donc les scènes qui vont avec) vous sont insupportables en littérature.
À propos du livre
330 pages | Paru en 2019 | Aux éditions La Manufacture de Livres | Grand Prix des Lectrices Elle 2019 ????
